Suite au vote de l’ajustement salarial des ouvriers de la sous-traitance à la Chambre des députés et les grognes des patrons du secteur, des organisations syndicales ont exigé mardi, un salaire minimum de 1 500 gourdes lors d’une conférence de presse.
La Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA) et le Syndicat pour la rénovation des ouvriers haïtiens (SRODH) sont les deux principales organisations syndicales qui ont rencontré la presse autour du vote de la Chambre des députés le mardi 26 mars 2019 pour augmenter le salaire minimum jusqu’à 750 gourdes. Alors que l’Association des industries d’Haïti (ADHI) monte au créneau contre cette nouvelle loi qui menace près de 60000 emplois, les ouvriers quant à eux réclament 1500 gourdes comme salaire minimum. Dominique Saint-Éloi, coordonnateur général de la CNOHA, dit souhaiter également des accompagnements sociaux au profit des travailleurs.
Plus loin, le syndicaliste a fait remarquer que lorsque les ouvriers réclamaient les 1000 gourdes comme salaire minimum, le taux de l’inflation était à 12% alors qu’aujourd’hui, il a atteint 17%. Tout en saluant le vote de la Chambre des députés en faveur de l’augmentation du salaire minimum, les travailleurs de la sous-traitance entendent exiger du Sénat de la République d’ajuster à 1500 gourdes la proposition de loi votée récemment par la Chambre basse.
Par rapport à la note de l’ADIH, qui dit craindre des licenciements massifs en Haïti soit 60 000 emplois, Dominique Saint-Éloi a fait savoir que le salaire minimum est beaucoup plus élevé dans la région qu’en Haïti pour minimiser la menace que peut représenter l’augmentation salariale dans le secteur.
Présents à cette conférence de presse, des membres de l’Association des agents de sécurité professionnels (AASP) ont dénoncé certains responsables de l’État et de compagnies de sécurité qui refusent d’accorder un salaire décent aux employés.
D’ici le vote du Grand corps sur cette question, les syndicats ouvriers projettent de lancer une mobilisation populaire le 1er mai 2019 en vue de réclamer de meilleures conditions de travail pour les travailleurs.
Israël JEUNE