Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, alerte les autorités haïtiennes sur la nécessité de réaliser des poursuites judiciaires contre les officiels soupsconnés d’implication dans le massacre de La Saline. « Je suis alarmé par les constatations qui ressortent du rapport sur les allégations de violations des droits de l’homme et d’atteinte à ces droits survenues à La Saline et par l’impunité qui continue de prévaloir en ce qui concerne les violations graves des droits fondamentaux.»
Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité daté du 9 mai rendu public le 17 juillet 2019, M. Gutteres souligne que « les allégations selon lesquelles au moins deux agents de police et un représentant de l’État se seraient rendus complices des faits doivent pousser les autorités à prendre rapidement des mesures pour que les responsables de ces crimes répondent de leurs actes devant la justice ».
« Le fait que l’un de ces deux agents ait participé à un an d’écart, aux violences extrêmes perpétrées à La Saline et à la tuerie de Grand-Ravine est une parfaite illustration du cercle vicieux de l’impunité, d’autant plus qu’à ce jour aucune procédure judiciaire n’a été engagée concernant la tuerie de Grand-Ravine », ajoute le secrétaire général de l’ONU.
« La police judiciaire a diligenté une enquête sur ces événements. Toutefois, très peu a été fait pour amener les responsables des violences à répondre de leurs actes devant la justice. Au total, onze membres connus des gangs ont été arrêtés, sans qu’aucune action pénale ait été engagée à l’encontre ni des officiers de police ni des fonctionnaires qui auraient été impliqués », se désole M. Gutteres.
Il recommande la recherche d’une solution politique et la mobilisation des ressources à l’appui d’approches multisectorielles novatrices permettant de régler les problèmes socioéconomiques qui sont à l’origine des violences. Si l’on veut que les mesures prises pour démanteler les gangs soient efficaces, il convient de les assortir de possibilités de réinsertion, d’un engagement soutenu auprès des populations et de programmes de gestion des armes et des munitions.
De plus il insiste sur la nécessité de « doter la police nationale de ressources et de matériels adéquats, pour en assurer le bon fonctionnement et garantir la sécurité des Haïtiens et la stabilité du pays. Il faut également des mécanismes de contrôle crédibles, efficaces et transparents pour veiller à ce que les opérations de police soient menées conformément aux normes internationales ».
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