A l’initiative de la Fédération Universelle pour la paix, le sommet mondial 2020 se déroule cette semaine dans la ville de Séoul sur le thème : Paix, sécurité, et Développement humain. Un événement auquel près trois mille hommes et femmes, venus de plus de 170 pays y prennent part pour parler de paix dans le monde. Parmi lesquels pays, figure Haïti et dont le personnage représentatif est l’ancien président Jocelerme Privert.
Bâtir un monde de paix est une cause à laquelle des milliers d’hommes et de femmes, de toutes générations et de tous continents, ont consacré leur vie. Tels sont les premiers mots de l’ancien président d’Haïti en intervenant sur la question de paix dans le monde. Tout en ne voulant pas ignorer le conflit comme élément structurel dans une société, Me Privert ne s’approprie pas toutefois aux actions excessives qu’engendrent les conflits comme les actes de terrorisme, aussi avec l’extension de ce phénomène dans la région latino-américaine et caribéenne dont Haïti fait partie, ce dernier s’inquiète de plus en plus.
« La vrai menace aujourd’hui, est l’explosion de la colère des millions de citoyens dans le monde, contre l’injustice sociale, la misère, le déficit des services publics et l’incapacité des gouvernements à répondre de manière satisfaisant à leurs devoirs et responsabilités, par rapport aux légitimes aspirations de leurs concitoyens. » Une remarque universelle puisque ces derniers jours on assiste à des soulèvements populaires dans presque tous les pays dans le monde, que ces pays soient riches ou pauvres.
En dernier lieu il a fait état de notre pays, qui vient de connaitre une longue période de « pays lock » allant de septembre à novembre 2019, qui pour était l’expression d’un profond malaise à la fois politique et social. Le pays, depuis environ onze mois (mars 2019 à janvier 2020) n’a plus de Gouvernement pour assurer la gestion politique. Tout cela pour le successeur de Michel Martelly est dû à l’incapacité du poulain de son prédécesseur, ne pouvant pas réunir les forces politiques et les acteurs de la société civile, pour conclure à un accord politique, comme seule voie à une solution concertée à cette crise.
Considérées comme un terreau fertile à la prolifération des groupes armés, mettant à mal l’action des forces régulières de sécurité chargées de protéger les vies et les biens. Les situations de misère, d’injustice sociale ne sont pas que des facteurs pouvant déstabiliser la paix mais aussi des facteurs déclenchant de l’insécurité dans une société.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets, par analogie sociétale, la nôtre et les occidentales entre autres… l’ancien sénateur considère comme universel les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre et également les conséquences. « Face au silence ou l’indifférence des autorités, elles dégénèrent rapidement en affrontement entre manifestants et forces de sécurité. Les conséquences sont les mêmes et dans tous les pays, en proie à ces graves crises ou conflits, destructions, pillage, incendie des biens publics et privés et son cortège de mort et de blessées des deux côtés. »
Tout comme en intervenant sur la paix il avait indexé l’actuel chef d’état, il a récidivé ici tant pour blâmer les forces de l’ordre de leur passivité à l’égard des mouvement revendicatifs réclamant le bien être, tant pour réprimander les autorités étatiques faisant appel à des escadrons de la mort, pour mater les mouvements de rues et faire taire les revendications. Pour lui Il en résulte de graves atteintes aux libertés publiques et aux droits humains.
Si l’ancien chef d’état a toujours pris le soin dans les deux premiers aspects du thème d’élaborer avec des faits émanent de diverses sociétés. Dans ce dernier il fait l’apologie des études, et idéologies de personnes ou de groupes qui ont œuvré dans le développement humain. Mais par ailleurs tient à citer un passage de Frances STEWART, professeure à l’Université d’Oxford dans un article publié en 2002 et titré « Les causes originelles des conflits dans les pays en voie de développement: Des origines à la prévention ».
Lequel passage stipule « une paix durable ne peut être obtenue par le seul compromis politique, mais nécessite de s’attaquer aux causes réelles et profondes des conflits ». N’est il pas là un message adressé au pouvoir en place et aussi à l’opposition en vue de garantir une paix durable dans la société ?
Jean Martin Galumette