Le président du Suriname, Désiré Bouterse, a été condamné vendredi à 20 ans de prison par la justice de son pays pour des exécutions d’opposants en 1982. Le président qui était en déplacement officiel en Chine a dû, suite à cette décision, annuler une visite à Cuba et rentrer au Suriname où il dispose de deux semaines pour faire appel de sa condamnation. Retour sur cette affaire dite des « assassinats de décembre ».
Désiré Bouterse, âgé de 74 ans, est arrivé au pouvoir par la force en 1980 et a été à plusieurs reprises l’homme fort de l’histoire du Suriname. Il est revenu au pouvoir par la voie des urnes en 2010 et a été réélu cinq ans plus tard. Mais l’actuel chef de l’État du Suriname, qui a déjà été condamné par contumace par les Pays-Bas pour trafic de drogue, est aujourd’hui rattrapé pour l’affaire des « assassinats de décembre » de 1982, pour lequel il vient d’être condamné à 20 ans de prison par le tribunal militaire du Suriname qui n’a pas demandé son arrestation.
« Les assassinats de décembre »
Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1982, 16 personnalités de l’opposition (juristes, syndicalistes, journalistes, professeurs d’université…) sont rassemblées à Fort Zeelandia, une ancienne forteresse néerlandaise située à la sortie de la capitale. Dans la journée du 8 décembre, ils sont torturés et 15 sont exécutés par la junte, dont deux anciens putschistes, Rambocus et Sheombar, jugés en novembre 1982 pour avoir cherché à restaurer le pouvoir légitime qu’ils avaient renversé avec Dési Bouterse.
Source : RFI