De l’avis de plusieurs économistes et commentateurs politiques de la place, les périodes d’inactivités récurrentes que connaissent le pays pendant ces deux dernières années détériorent de plus en plus la santé économique et financière du pays devient de plus en plus précaire. Il est à constater qu’à tous les niveaux de la vie nationale, tout est au point mort. Le secteur éducatif à savoir le réseau des directeurs d’écoles, regroupés au sein du RENADEH (Regroupement National des directeurs d’écoles d’Haïti) demandent que la réouverture des classes se fassent le 4 novembre 2019 prochain.
Des Magistrats dont Me Wilner Morin président de l’Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH )et de Me Wando Saint-Vallier président de l’Association Professionnelle des Magistrats (APM) ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes à la suite de la montée en puissance de l’insécurité dans le pays d’où les gangs ne font leurs propres lois et face à tout cela le CSPN reste impuissant.
Ces derniers appellent les juges à rester chez eux jusqu’à un dégel de la situation qui serait une décision tout à fait normale mais, il ne faut pas oublier en marge de cette position et durant ces derniers jours et durant les dernières heures les gardes à vue se font remplir cas de détentions de citoyens et citoyennes arrêtés sur des barricades ou pour des actes de vandalisme. Ce que certains organismes de Droits Humains déplorent et haussent la voix pour témoigner leurs inquiétudes quant à l’augmentation d’une population carcérale déjà trop nombreuse dépassant le contrôle total de l’état.
Des médecins et des professionnels de santé a leurs tours aussi plaident pour de nouvelles politiques de santé et un changement de la donne politique afin de pouvoir répondre aux besoins sanitaires de la population. Si au début certains secteurs ne se sont pas clairement positionnés sur la crise, l’intensification des mouvements dans les rues leur forcent à adopter une position claire qu’ils expriment sur le béton. C’est à ce moment que, l’Eglise Catholique, un groupe de Protestants ayant à leur tête le Prophète Mackenson Dorilas, la plateforme des enseignants et les milliers d’ouvriers exigeant sans cesse un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail choisissent de fouler le macadam. À l’unisson, ils dénoncent la misère, le chômage, l’impunité, la corruption, la justice sociale et la reddition de comptes, entre autres.
Malgré, les dernières sorties médiatiques du Président de la République au lieu d’apaiser ne font que mettre de l’huile sur le feu. Martèle, à maintes reprises Me André Michel, Porte-parole de l’opposition démocratique. En outre, il qualifie de saupoudrage cette volonté du Président de revoir certains contrats liant l’Etat Haïtien à des compagnies privées. Des protestataires jugent que c’est bien dommage pour le Président et que ce n’est plus le moment de prendre ces décisions de dernières heures puisqu’il connaissait déjà ces réalités et que dans son plan «l’Energie» était l’une de ces priorités et peut pas dire qu’il ignorait ces données retrouvant dans ces contrats et que plus deux ans après il voulait en mettre un terme.
Après maints efforts, le pouvoir en place peine à créer un climat propice à la reprise des activités commerciales et scolaires. Et ce, dans la capitale ainsi que les autres villes de province. La crise perdure et les antagonistes ne semblent pas comprendre que l’heure est au coude à coude.
Malgré l’annonce de la fermeture de nombreuses entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration l’opposition et le pouvoir tiennent mordicus leur position. Pourtant un nombre important de gens vont à travers cette mesure allonger la liste des chômeurs dans un pays où les prix grimpent et les produits se font rares. Entre temps, les manifestants ne décolèrent pas et continuent d’exiger la tenue du Procès Pétrocaribe, la justice pour les victimes à la Saline et sans oublier un autre système politique.
Tout compte fait compte tenu du pourrissement de jour en jour de la situation, du nombre de victimes, de blessés par balles de morts et de l’arrêt quasi total de toutes activités, trouver une solution par le biais d’un «Chita Tande» au plus vite devient plus qu’urgent. Haïti, malgré les péripéties les unes plus dures que les autres qui colorent son paysage politique, elle continuera d’exister de toute façon et aura toujours besoin de ses dignes fils pour sortir du bourbier. Et, sa sortie de l’impasse ne devrait-il pas être le leitmotiv de chacun de ses fils à un moment où le sentiment du patriotisme semble être à son plus bas niveau?
Pierre Jocelyn Junior FORESTAL