Le Conseil National de la Société civile Ayitienne est abasourdi de constater la négligence, voire la désinvolture avec laquelle les autorités haïtiennes gèrent la crise qui ronge le pays notamment l’insécurité qui sévit dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. En effet, depuis le mois de juin 2021 une situation de panique a éclaté à Martissant où une guerre entre deux gangs rivaux ont obligé environs 19 000 personnes à fuir leurs maisons pour se réfugier chez des proches, sur des places publiques ou sur des sites d’accueil spontanés. Tout cela pour se protéger des rafales d’armes automatiques des bandits qui s’entretuent pour le contrôle du territoire.
Cela fait déjà onze (11) mois depuis que la population de Martissant est déplacée, les écoles, les centres médicaux, les églises, les magasins et les maisons sont fermés, incendiés par les criminels, détruits par la guerre ou ont servis d’abris pour les malfrats pour se protéger des rafales des gangs rivaux ou de la Police Nationale d’Haïti. Onze mois depuis que Martissant est laissé dans un état de décrépitude où les quatre (4) départements souffrent de ce cancer sous le regard impuissant de la Police qui tente vainement de repousser les bandits, sous les regards cyniques des autorités gouvernementales qui ne font rien pour ramener la paix à l’aile sud de la capitale qui est devenue le carrefour de la mort.
Peu de temps après cette catastrophe, plusieurs personnalités politiques et des membres de la société civile dont le CNSCA, ont tiré la sonnette d’alarme en vue d’alerter les autorités sur une éventuelle prolifération des gangs et une criminalité généralisée si des mesures ne sont pas prises pour freiner l’insécurité galopante qui fait rage dans le pays. Les autorités ont toujours été muettes et sourdes aux cris de la population.
Voilà qu’aujourd’hui cette même situation se développe à la plaine du cul-de-sac. Depuis environ deux semaines, soit du 24 avril au 3 mai, 9 000 personnes ont dû abandonner leur maison, 39 sont tuées, 68 blessées, 8 portées disparues, 23 maisons incendiées, 48 écoles fermées, cinq (5) centre médicaux et huit (8) marchés ferment leurs portes à cause de la guerre qui éclate entre “chien méchant” et “400 mawozo”, selon un bilan partiel de la protection civile.
Le CNSCA prend note que jusqu’à date aucun grand effort n’est fait du côté gouvernemental. Aucune marque de sympathie de la part de la communauté internationale qui se dit ami d’Haïti. Le CNSCA dénonce la passivité du gouvernement qui ne fait rien pour résoudre le problème de l’insécurité et la complaisance de la communauté internationale qui a promis monts et merveilles depuis le drame de Martissant en juin dernier, qui jusqu’à présent n’a rien fourni en termes de supports techniques financiers pour accompagner la Police Nationale dépassée par les événements.
Toutefois, le CNSCA demande aux autorités haïtiennes, notamment au gouvernement et à la police de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour ramener la paix et la sécurité dans le pays afin que les citoyens puisent regagner leurs toits, pour que les écoles et toutes les autres institutions de ces zones puissent reprendre leur cours normal. Du coup, le CNSCA demande à la communauté internationale de finir avec sa complaisance avec les bandits alors qu’elle avait promis de nous aider à les combattre. Il faut tenir ses promesses! En outre, le CNSCA invite les autorités haïtiennes à prendre toutes les dispositions nécessaires pour traquer les bandits jusqu’à leurs derniers retranchements afin que la paix et la sécurité puisse régner dans tous les coins et recoins du pays. Car de votre laxisme et votre complaisance, le peuple en a assez souffert.