Tunisie: un bus de touristes tombe dans un ravin, au moins 24 morts

Ce drame a suscité l’indignation nationale. Nombreux sont ceux qui dénoncent le mauvais entretien des routes tunisienne et la vétusté du parc automobile.
Au moins 24 jeunes adultes sont morts et 18 ont été blessés dans un accident de bus survenu ce dimanche en Tunisie dans une région montagneuse prisée des touristes locaux. Un drame de la route qui constitue l’une des pires catastrophes du genre dans ce pays.
En provenance de Tunis et à destination d’Aïn Draham, le bus appartenant à une agence de voyage locale est sorti de la route dans la région d’Aïn Snoussi, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Les victimes ont entre 20 et 30 ans et sont d’origine tunisienne, selon les ministères de la Santé et du Tourisme. Au total, 43 personnes se trouvaient à bord de ce véhicule qui est “tombé dans un ravin après avoir franchi une barrière en fer”, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur. L’ensemble des blessés ont été transférés dans des hôpitaux de la zone, d’après la même source.
“Mauvais virage”
Les circonstances exactes de cet accident ne sont pas encore connues, mais de premières images et son lourd bilan ont suscité l’effroi. De nombreuses photos ont été publiées sur des sites internet de radios privées et ont été largement partagées sur les réseaux sociaux. Elles montrent des cadavres jonchant le sol et un bus déchiqueté. Sur d’autres, on voit des corps de jeunes adultes portant vêtements de sports et baskets. Des fauteuils de bus sont jonchent le sol tachés de traces de sang. Des baskets et des affaires ont été retrouvées dans le lit d’une petite rivière, située en contre-bas.
Dans une déclaration à une radio locale privée, le ministre du Tourisme René Trabelsi a présenté ses condoléances aux familles des victimes, évoquant un “accident malheureux dans une zone difficile”. Selon le ministre, le bus est sorti de la route et a chuté dans “un mauvais virage”. Sur la chaîne nationale, un responsable de la protection civile a affirmé que plusieurs autres accidents mortels avaient eu lieu à cet endroit.
Routes mal entretenues
Des internautes indignés ont manifesté leur colère après cette “catastrophe nationale”, dénonçant “les routes de la mort” en Tunisie. La région montagneuse d’Aïn Draham, proche la frontière algérienne, est un lieu de villégiature apprécié des Tunisiens. Ils s’y rendent nombreux en cette période de l’année. Mais nombre d’infrastructures y sont toutefois déficientes, avec notamment des routes mal entretenues.
La mortalité routière en Tunisie, un pays de 11 millions d’habitants, est élevée, du fait de l’état des infrastructures, mais aussi de la vétusté du parc automobile et des incivilités. Fin avril 2019, 12 personnes dont sept femmes transportées à l’arrière d’une camionnette ont péri dans un accident de la route à Sabala, dans la région marginalisée de Sidi. Les victimes étaient âgées de 18 à 30 ans.
Fin août 2016, au moins 16 personnes sont mortes et 85 autres ont été blessés à Kasserine (centre-ouest) lorsqu’un semi-remorque dont les freins avaient cédé était entré en collision avec un bus de transport public et une quinzaine de voitures.
Par BFMTV

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