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Mes chères petites ombres de Milcé: le livre de l’exil

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Mes chères petites ombres de Jean Euphèle Milcé, publié en mai 2014 sous les presses de l’Imprimeur S.A, a une dimension plurielle. Cette dimension de trilogie se basant sur une sorte d’une hymne autobiographique, d’une société, chutée, déroutée et de l’exil.

Les premières lignes du roman s’ouvrent sur une nostalgie qui ronge l’âme de l’auteur en pensant à son pays natal( Haïti). Petit pays longuement inhabité, où l’on fait face à tous les problèmes du monde: la faim, l’insécurité, l’ambition de pouvoir etc. Malgré le temps passé en dehors du pays, son cœur reste-là, ici, cloué comme un christ fêlé, entendre le bourdonnement des ventres des enfants sacrifiés, au courant des cadavres qui arpentent les rues de Port-au-prince, prendre nouvelles des dirigeants mal adroits, qui eux-mêmes, font de la comédie sous ce ciel aussi pâle depuis très longtemps.

Pays tragique, pauvre, où la misère bat son plein.

” …je me demande quel courage il a fallu à votre père pour rentrer en Haïti, pays tellement pauvre où chaque pluie peut se transformer en catastrophe où les balles sont tellements précieuses que les gamins ont appris à tirer pour tuer. Même en blaguant. Même pour faire peur.”

Ce livre est une hymne, un chant, une longue phrase bien décorée traitant, mettre à nu la réalité d’Haïti. Pays du désordre, d’ingérence politique. Tout se raconte, se décrit, se fait dans un “je” pluriel qui est généralement nous.

Parler de son bonheur en Suisse, sa souffrance qui est nôtre en parlant d’Haïti, et prétexte de faire éloge de son talent de cuisiner d’ici et d’ailleurs. C’est aussi le livre de l’exil. Tantôt voulu, tantôt forcé. Surtout dans un pays comme Haïti où les rêves sont incertains, quitter le pays devient leitmotiv des gens.

L’auteur lui-même aborde ce thème avec beaucoup dextérité, le malheur, les choses decevantes qui puissent arriver un homme vivant dans un pays d’adoption ou étranger. On est sujet à des humiliations, d’être victime de raciste, dans un monde partout il y a des xenophobes. Ce livre est un message voilé sur la vie et surtout l’importance de changer, construire ce pays qui est nôtre.

Feguerson Fegg Thermidor

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