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Société: Entretien avec Mohamed-Chérif Lachichi, Journaliste–écrivain algérien 

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Mohamed-Chérif Lachichi est romancier et grand reporter dans la presse écrite Algérienne, La Brève l’a rencontré pour un entretien sur son Premier roman : La Faille, qui est publié aux éditions L’Harmattan Algérie.
1- Pour commencer, Pourriez-vous nous dire un peu plus à propos de votre premier roman et explique à qui il s’adresse ?
Pour dire vrai, mon roman s’adresse d’abord et au premier chef au lecteur algérien. Je m’explique : je vis en Algérie, je vis dans un contexte national qui, nécessairement, imprègne mon roman. En racontant cette histoire qui parle de l’Algérie d’aujourd’hui, dans sa grande complexité, j’ai voulu en quelque sorte ouvrir un débat. Cette description quelque peu corrosive de la société algérienne n’altère en rien l’objet même de la fiction qui n’en reste pas moins une métaphore vivante.   Et si je traite d’une certaine réalité sociopolitique, il s’agit d’abord et avant tout de produire de l’imaginaire, c’est le postulat de base. Aussi, les aventures vécues par le héros du roman ne pourront laisser indifférent le lecteur qu’il soit algérien, français, haïtien ou autre. Je dis ça, sans aucune prétention, car certaines situations, aussi surprenantes soient-elles, décrivent des scènes et des émotions, somme toute, très courantes dans de nombreuses sociétés. 
2- Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Franchement, je tournais en rond. La presse algérienne ayant perdu beaucoup de sa vitalité, le métier de journaliste n’étant plus ce qu’il était, il me fallait de nouveaux projets éditoriaux. La censure et l’autocensure ayant fait leur œuvre funeste, la création littéraire s’est présentée à moi comme une planche de salut, un palliatif à un besoin irrépressible d’écriture. 
3- Était-ce un plan tout fait ou bien l’écriture est venue au fur et à mesures, créant l’histoire?
Je vais vous révéler un secret : en écrivant, j’écoutais souvent du Jazz qui, par définition, est l’art de l’improvisation. Je n’avais, pour ainsi dire, aucun modèle narratif ou un quelconque plan préétabli mais, dés le début, j’avais une «petite idée» sur la suite des événements. Le reste comme disait le musicien de génie Miles Davis : «Pourquoi jouer tant de notes alors qu’il suffit de jouer les meilleures ?». Transposé à l’écrit, il s’agit de trouver le mot juste, le bon synonyme, la bonne formule.
4- Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite
écrire un roman
On va dire que je suis encore un novice dans le domaine. Je n’en suis qu’à mon premier roman. Mais si j’ai un conseil à donner est d’écouter son cœur, suivre ses envies, écrire, laisser reposer, réécrire. L’essentiel est d’écrire et se lancer ! 
5- Comment vous voyez la littérature algérienne actuellement?
poLa littérature algérienne se porte à merveille. Avec un intérêt soutenu pour l’écriture de l’histoire de la Révolution algérienne, un vaste chantier s’il en est, il y a le «nouveau roman» qui se fraie un chemin. Chaque rentrée littéraire apporte une grande moisson. Malgré un léger essoufflement, le secteur de l’édition est toujours en pleine expansion en Algérie.
6- Avez vous lu les auteurs haïtiens ?
Dany La ferrière et  son premier roman, «Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer» ! De plus, j’ai eu la chance de croiser cet immense auteur et non moins académicien au Salon international du livre d’Alger (SILA) en 2016 où il était venu parler de son rapport à l’écriture et à la vie en général. Un homme cultivé et très intéressant.
7- Quel est votre livre de chevet ?
Un recueil de poèmes, «Paroles» de Jacques Prévert. 
8- vos auteurs favoris ?
«Ecrire pour sortir de l’enfer», soupirait Artaud. «Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie. Je suis né pour te connaître, pour te nommer Liberté», chantait Eluard. Depuis, comme Honoré de Balzac, «j’ai accompli de délicieux voyages embarqué sur un mot». 
Par Ricot Marc Sony

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