Comme c’était dit à l’extaordinaire, les avocats du barreau de Port-au-Prince, et les universitaires et plusieurs autres secteurs de la vie nationale ont marché dans les rues de Port-au-Prince, ce jeudi 3 septembre 2020, pour dire non à l’impunité et a demandé justice pour le Bâtonnier Montferrier DORVAL, assassiné en sa résidence le 28 août dernier.
Munis de pancartes et de banderoles, les avocats ont porté leur toge de couleur noire. Ces manifestations simultanées, encadrées par la police Nationale d’Haïti, se sont déroulées dans le calme. À l’unanimité, les manifestatnts ont chanté « Yo ba nou kou a koua fè nou mal oh, yo ba nou kou a kou a fè nou mal oh allo allo papa fè n jwenn jistis papa na pare tann yo » «Justice, Justice», Scande la foule.
« Ils ne peuvent pas nous tuer tous, ils ne peuvent pas nous tuer tous. La police est complice de ce qui est arrivée, nous le condamnons avec véhémence et que la justice réagisse avec la plus grande rigueur » a fulminé une jeune avocate qui veut garder l’anonynat. Nous marchons pour demander justice et que cette disparition brutale de Me Dorval ne reste pas impunie », a déclaré l’ex-bâtonnier des avocats de Port-au-Prince, Me Carlos Hercule, présent à la marche aux cotés de ses confrères en vue de signifier sa réprobation de ce crime odieux.
Devant la Cour de Cassation où la marche a pris fin, les avocats, à travers le président de la fédération des barreaux d’Haiti (FBH), Me Jacques Letang et la bâtonnière a.i de Port-au-Prince, Marie Suzie Legros, ont lancé un message fort.
« Assez, le système d’injustice ne peut pas continuer… Trop de sang a déjà coulé sans que la trompête de la justice n’a sonné », a lâché Me Letang en larmes et inconsolable.
La bâtonnière Legros a, pour sa part, exigé que toute la lumière soit faite dans ce dossier. Elle a fait remarquer que très souvent les enquêtes n’aboutissent pas ou se limitent à la condamnation des exécutants sans prendre la peine d’identifier les auteurs intellectuels des crimes.
Durant le parcours, plusieurs des avocats ont lancé des propos hostiles au pouvoir en place alors que d’autres ont clairement identifié le président Jovenel Moïse comme étant le commanditaire de l’assassinat de leur confrère.
Pierre-Bénêche Nicolson DELVA