Les jeunes de cette tendent la main à l’État, et espèrent une solution rapide et efficace.
S’il est admis avec Marcel JOUHANDEAU qu’une bibliothèque est un hôpital pour l’esprit, on serait tenté de conclure que les populations de la ville de Hinche, dixième ville de la République d’Haïti sont des malades, puisque dépourvues d’hôpitaux d’esprit. Cela peut s’avérer dissonant, voire iconoclaste, à la première réception. En effet, située à environ 30 kilomètres de la frontière de la République dominicaine et dotée d’une superficie de 588,4 km2 la ville de Hinche n’a cure de l’existence de la bibliothèque.
Cette situation lamentable suscite chez les amoureux du livre, relativement jeunes, une irascibilité au point où certains d’entre eux accusent les pouvoirs publics. Selon eux, le gouvernement devrait instituer une politique du livre et aménager des espaces de lecture afin de favoriser l’essor de la littérature haïtienne.
« Hinche a une piaule qui a un zeste de livre, je n’appelle pas ça une bibliothèque, parce que je sais comment fonctionne une bibliothèque. Une bibliothèque doit contenir une ribambelle de livres qui sont accessibles à tout le monde. Diantre! Ce n’est pas ma ville qui a une pénurie de bibliothèques c’est Haïti même » a fulminé Malachy Bastien, grand intellectuel de la ville, auteur de Ayiti Enstriman Manipilasyon sosyal.
À sa suite, un jeune Haïtien dont l’ambition d’écrivain a échoué par manque de livre estime qu’une bibliothèque dans cette ville rapprocherait les habitants du savoir.
Sous ce rapport, une bibliothèque à Hinche serait la bienvenue par cette population altérée du savoir; car une bibliothèque dans cette localité sèmerait à coup sûr une semence littéraire en la jeunesse.
Ricot Marc Sony