Le titulaire juge de paix du tribunal de Delmas, Ricot Vrigneau, a été sanctionné d’une mesure administrative de mise en disponibilité le 5 mai dernier par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). D’après le conseil, le magistrat est accusé d’agression physique sur la personne de Jean François Patrick Benoît.
Le citoyen Jean François Patrick Benoît a été sévèrement tabassé, ligoté, et maltraité par des policiers ainsi que d’autres individus non identifiés d’après ce que démontrent des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux au sein de la communauté haïtienne.
Les images choquantes montrant le citoyen Jean François Patrick Benoît ensanglanté ont soulevé une indignation collective chez beaucoup d’internautes haïtiens ainsi que des responsables d’institutions évoluant dans le domaine de la protection des droits.
Ces exactions commises par le juge et ses hommes de main, selon toute vraisemblance, ont été exercés dans le cadre d’un conflit terrien pour une parcelle que la famille Benoit dit détenir la possession depuis 1892. Après le tabassage, ledit Jean François Patrick Benoît a été arrêté sans motifs pour être ensuite conduit au tribunal de paix de Delmas par le justicier répondant au nom de Ricot Vrigneau.
Alerté par cette situation, le Réseau national de Défense des droits humains (RNDDH) estime après enquête faite en date du 6 mai qu’il existait des violations flagrantes de droits humains durant cette arrestation peu orthodoxe. Étant défenseur des droits de la personne, l’organisation qui se porte boucliers des droits humains a exigé au CSPJ et à l’inspection générale de la PNH de sévir contre les fautifs.
Une victime en piteux état
D’après Rachelle Benoît et Claudius L’homme, deux proches de la victime, ce dernier a été frappé d’une violence extrême lors de son arrestation. « Jean François Patrick Benoit présente : un traumatisme crânien; l’arcade sourcilière gauche fendue; une dent cassée; le bras gauche cassé; deux doigts de la main gauche cassés; ensanglanté avec des marques d’agressions sur tout le corps » confie Rachelle Benoit dans une prise de parole devant la presse.
Interné aujourd’hui à l’hôpital monsieur Benoit a été écrabouillé avec des outils de force utilisés par ses agresseurs qui n’avaient pas hésité de recourir au grand moyen. « Mon mari a été frappé avec une masse, un marteau géant utilisé dans la démolition de construction en béton », déplore Rachelle Benoit l’épouse de la victime.
Ce rapport de force a été aussi utilisé contre la personne de Stevens Désir, un agent de sécurité du couple Benoit.
Étant allés sur les lieux lors de l’arrestation, Stevens Désir a été tout comme Jean François Patrick Benoit et Claudius L’homme bascule brutalement dans l’arrière d’un pick-up rouge, de marque Nissan, immatriculé TP49401 pour être conduit au tribunal selon les témoins.
En attendant que l’affaire soit portée par-devant un tribunal, le RNDDH qui a lancé l’alerte d’abus à la DCPJ et à l’inspection générale de la PNH dit attendre les formalités de la comparution du juge de paix du tribunal de Delmas, Ricot Vrigneau par-devant le tribunal disciplinaire.
Daphney BLANC