Une décision survenue sous la pression de l’opinion publique et des médecins, le premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré , ce mardi 7 avril 2020 l’état d’urgence pour un mois dans 7 régions de l’archipel sur 47 dont l’agglomération de Tokyo et celle d’Osaka, et restera en vigueur au moins jusqu’au 6 mai 2020 .
Compte que la situation parait de plus en plus critique vis-à-vis de l’épidémie de coronavirus au Japon qui ne cesse de s’alourdir , le premier ministre japonais, a finalement franchi le pas qu’une majorité de Japonais espérait. « Nous faisons face à un danger qui pourrait affecter gravement la vie de nos concitoyens et notre économie. Je déclare ici l’état d’urgence », sur un ton très grave.
Le Japon compte désormais 4,107 cas de Covid-19 et 97 décès. La situation est particulièrement inquiétante à Tokyo où plus de 340 personnes ont été testées positives entre les 4 et 6 avril. Ce qui porte le nombre total de cas à 1 196. Jusqu’au 24 mars, les bilans journaliers oscillaient entre 0 et 20.
L’état d’urgence imposé par les autorités japonaises ne ressemble pas à un confinement total et n’envisage pas des sanctions pour les contrevenants , Il permet seulement aux autorités locales de « demander » aux Japonais d’éviter les sorties non urgentes et de privilégier le télétravail.
Les établissements jugés indispensables à la vie quotidienne pharmacies, supermarchés, banques, restaurants resteront toujours ouverts, contrairement aux bars, écoles et bibliothèques, qui sont tenus de fermer leurs portes.
Durant les dernières semaines, les hôpitaux de Tokyo ont presque débordé. De façon surprenante, Tokyo ne compte en temps normal que 118 lits spécialisés capables d’accueillir des patients en détresse respiratoire.
Les autorités de la ville ont réussi à porter ce nombre à 1,000, mais si le nombre de malades se multiplient encore aussi vite, cela « pourrait provoquer la contamination du personnel médical et l’effondrement du système de santé », s’est alarmé lundi 6 avril le président de l’Association médicale de Tokyo, Haruo Ozaki.
De fait, plusieurs cas de Covid-19 ont été constatés au sein de différents établissements de santé dont l’hôpital Eiju Sogo à Tokyo, qui compte 147 cas.
Pour Masahiro Kami, médecin et directeur du Medical Governance Research Institute, cette situation reflète l’échec de la stratégie adoptée jusqu’ici par le pays. Celle-ci consistait à limiter le nombre de tests pour concentrer les soins seulement sur les patients gravement atteints et en traquant ceux qui ont eu des contacts physiques avec ces derniers. « Cette stratégie a du sens uniquement au début de l’épidémie mais elle est inadaptée à la situation actuelle », tranche-t-il. « On devrait plutôt concentrer nos efforts sur les hôpitaux et les maisons de retraite, car si l’épidémie touche ces établissements, cela fera beaucoup de morts ».
Reste à savoir maintenant si l’état d’urgence permettra d’éviter un débordement du système de santé. Selon l’étude de Hiroshi Nishiura, épidémiologiste et membre du comité d’experts du gouvernement, si les mesures prises permettent de réduire les contacts entre personnes de 80 %, le nombre de cas va commencer à baisser d’ici deux semaines. Mais d’ici là, il devrait se multiplier.
Source : sputniknews
La Brève Info