Depuis l’annonce officielle de la présence de la pandémie du Covid-19 en Haïti le 19 Mars dernier, la méfiance de la population vis-à-vis des autorités ne cesse de grandir. Les discours sont nombreux voulant faire croire que les autorités ne veulent que faire monter leur capitale économique au détriment du petit peuple. Rien ne parait cohérent et vrai à la population après la vidéo de l’artiste Roody Roodboy, un des deux premiers cas testés positifs à la Covid-19, postée sur les réseaux sociaux mettant à nue le mode de gestion des patients. Une vidéo qui augmente la colère et haine de la population contre les autorités Etatiques et sanitaires qualifiés de menteurs, incompétents, corrompus et manipulateurs.
Le jour d’après l’annonce par le président, l’état d’urgence sanitaire a été décrété et un confinement total. Mais aucun changement de comportement n’a été remarqué dans les marchés publics, dans le transport en commun pour ne citer que cela. Si la population refuse d’admettre que le virus est effectivement dans le pays, qu’en est-il des personnes dont leur décès sont assimilés au virus par les autorités ?
Le nombre de personnes décédées avec des symptômes du coronavirus semblent accélérer ces derniers jours. Le premier cas de décès enregistré date du 05 Avril dernier , d’une personnalité remarquable dans l’appareil judiciaire haïtien selon les autorités sanitaires. Toutefois, les proches du défunt n’ont pas manqué l’occasion à tout démentir. Elles voulaient (les proches du défunt) même intenté une action en justice contre l’Etat pour ces déclarations fallacieuses, d’après un membre de la famille. Une vague qui ne fait qu’augmenter la dépréciation de la population envers les autorités.
Tout ne s’arrête pas que là jusqu’ici, nous sommes aussi appelés à assister à une deuxième scène, cette fois avec plus de fourgue, le premier cas de décès dans le sud-est du pays, principalement à Bainet ou les proches du défunt sont entrées à l’hôpital où le patient recevait les soins nécessaires pour un enterrement digne. Cela à créer une grande de polémique entre la population et l’Etat. Quelle réaction de l’Etat ? Absolument aucune, sinon pas du tout remarquable. D’ailleurs, ceux-là et celles-là qui y avaient pris part refusaient de se faire tester par le MSPP. Que sont-ils arrivés ? Et s’ils n’avaient pas tort de récupérer le corps ? Si aussi dangereux soit-il, le coronavirus, par son degré de propagation, pourquoi n’a-t-on aucune nouvelle de ces gens-là sur la suite des évènements ? Tout cela nous laisse perplexe vis-à-vis de l’authentification des informations véhiculées par l’Etat.
Il y a deux semaines, deux hauts gradés de la Police Nationale d’Haïti sont morts en 24 heures, dont le chef du CIMO de suites d’un malaise selon ses proches. Cependant, les autorités sanitaires ont assimilé sa mort à la Covid-19. Une déclaration qui n’a guère plu aux proches du défunt et porte à démentir les dires du MSPP. Nous sommes portés à se poser la question : pourquoi les familles refusent-elles d’accepter les morts de la Covid-19 ? Qu’est-ce qui peut expliquer tout cela ?
Des rimeurs faisant croire que des autorités municipales marchandes des morts pour pouvoir les attribuées à la Covid-19. Aucune confirmation pour l’instant de ces rumeurs, mais tout nous laisse à croire que c’est le moins à faire.
Jean Michel SINCERE & Francky SAINT-FLEUR