Crée en 1944, sous l’impulsion de l’aquarelliste américain Dewitt Peters, le Centre d’Art joue un rôle fondamental dans l’histoire de la peinture haïtienne. Quelques années plus tard, soit en 1953, au cours d’une promenade à Croix-des-Bouquets, non loin du cimetière, la somptuosité des croix en fer forgé ornant les tombes attire la curiosité des randonneurs d’alors, Dewitt Peters et Antonio Joseph. Par la suite, leur rencontre allait tout changer en préconisant une nouvelle technique de création avec une variété de matériaux tels que des drums de gaz, des fils de fer barbelé, des chaînes de fer et autres métaux.
Dans une note parue le 24 octobre 2022, le Centre d’Art étale sa préoccupation vis-à-vis de la situation difficile du Village Artistique de Noailles qui est asphyxié depuis plus d’une semaine par l’affrontement entre groupes armés. C’est un patrimoine culturel immatériel de la République d’Haïti qui abrite plus de 70 ateliers et un musée d’art qui subit l’assaut des gangs depuis des mois.
Selon la note, ce haut lieu de l’art plastique Haïtien, berceau et plus grand foyer du métal découpé en Haïti, classé patrimoine culturel immatériel de la République d’Haïti en 2020 est menacé de disparition avec des conséquences humaines et économiques désastreuses. Le Village est donc devenu le terrain où s’affrontent des gangs qui pillent, tuent et brûlent des maisons.
La pratique du métal découpé est une tradition transmise de génération en génération par les artistes et artisans. Elle constitue leur principale activité économique. C’est grâce à la vente à l’échelle internationale de nombreuses œuvres des artistes et artisans du Village que les riches collections du Centre parvient à s’enrichir, explique la note.
Le Centre d’Art à l’instar de nombreuses autres institutions appelle les autorités compétentes et les instances concernées à intervenir afin de protéger le site et à sécuriser les artistes et leurs familles.