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Éditorial : Haïti Covid-19, entre gaspillage des fonds publics et mesures nécessaires pour lutter contre la pandémie

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Alerté en novembre dernier dans l’empire du milieu, la Covid-19 n’a pas pris du temps pour se répandre à travers le monde. Actuellement, il touche plus de 185 pays. Bien que considérée comme l’un des plus grands progrès de l’humanité, la médecine ne soit pas en mesure jusqu’à présent d’apporter une réponse satisfaisante à cette maladie.
Les chiffres des contaminées avoisinent pour l’instant les 2,350,000 personnes.Et le nombre de décès ne cesse de grimper les pentes au jour le jour. Ce qui ramène les chiffres à près de 162,000 de personnes environ. Les pays tels que les États-Unis, l’Espagne, l’Italie, la France et autres, qui dans le temps ou à l’heure actuelle, sont considérés comme étant des puissances militaire, diplomatique et économique ne sont pas épargnés du virus. Aucun de ces pays susmentionnés n’est pas à point sanitairement pour contrecarrer la force de cet arsenal virulent qui prend le large. Cette crise sanitaire qui nécessite de traiter avec beaucoup plus rigueur, met l’humanité complètement à genoux.
Plus près de nous, la République dominicaine est l’un des pays les plus infectés au nouveau virus du Corona dans la Caraïbe. Ce voisin avec qui nous partageons les frontières, dénombre à présent 4,680 cas positifs, pour un total 226 décès. Chez nous, selon les derniers chiffres officiels du Ministère de la Santé Publique et la Population(MSPP), le pays compte 47 personnes testées positives. Et le nombre de décès s’élève à trois (3). Compte tenu de l’incrédulité de la population qui relève peut-être de son ignorance et du cynisme de l’Etat, le pays pourrait enregistrer d’énormes pertes en vie humaine, si toutefois le virus se propageait au même rythme que les autres pays. En dépit de la précarité de notre système sanitaire, jusqu’ici les autorités de l’Etat ne voient pas la nécessité de voler au secours de ce secteur vital qui pourrait nous épargner de l’hécatombe que provoquerait le virus.
Visiblement, la vie et la santé des Haïtiens ne sont pas vraiment une priorité pour les autorités étatiques. En dépit du risque de contamination d’une grande partie de la population, aucun nouveau centre hospitalier n’est jusqu’à présent construit au pays pour prendre en charge les malades, si toutefois le nombre des infectés s’accélérait. Certains hôpitaux, comme l’hôpital français en Haïti, par manque d’équipements adéquats pour soigner les personnes infectées par le Coronavirus ferment leurs portes. Ce, dans l’idée de ne pas exposer la vie de leur personnel médical. Alors que, les autorités étatiques ne cessent de décaisser des fonds, soi-disant pour lutter contre la Covid-19. D’après l’Economiste Enomy Germain, de la période du 25 mars au 15 avril, l’Etat haïtien dépense 1.2 millions de dollars américains quotidiennement pour contrecarrer le Coronavirus. Ces chiffres suscitent beaucoup de grognes au sein de la population qui croupissent chaque jour de plus dans la misère et l’extrême pauvreté.
En dépit des décaissements de ces sommes pharaoniques, l’Etat n’apporte aucune assistance réelle à la population. Face à la faim et la soif qui ravage le pays en cette période difficile, les ménages haïtiens ne savent pas à quel saint se vouer. Ils sont totalement abandonnés à eux-mêmes. Les prix des produits alimentaires augmentent excessivement sur le marché local. La dépréciation accélérée de la devise nationale par rapport au dollar américain enfonce notre économie dans l’abîme du désespoir, avec de maigres chances de se relancer. En ce contexte difficile, le pouvoir d’achat des familles haïtiennes devient de plus en plus limité. Les marchés internationaux qui nous approvisionnaient sont sensés fermer pour l’instant afin d’empêcher la propagation du virus. Mais jusqu’ici, les autorités en place ne voient pas l’urgence de contraindre les investisseurs locaux à investir dans la production nationale, surtout l’agriculture qui pourrait soutenir la population déjà affamée. L’heure est plus qu’alarmante. Le pays confronte pour le moment une double crise: sanitaire et alimentaire. Une situation qui pourrait empirer dans les prochains mois, si aucune mesure efficace n’est prise au plus haut sommet de l’Etat.
Ajouté à cela, l’insécurité grave les échelons dans les quartiers populaires, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des bandits lourdement armés prennent la population en otage, tout en continuant de défier les forces de l’ordre. Devant ce phénomène qui est devenu pour tout le pays un cancer en phase terminale, le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) demeure impuissant. Entre-temps, ces hors la loi mènent leurs opérations et forfaits en toute sérénité. Ils interviennent quotidiennement dans des émissions radiophoniques de la place pour faire passer leurs points de vue . Certaines fois, ils revendiquent des attaques armées perpétrées contre les forces de l’ordre ou contre d’autres groupes gangs rivaux, sans aucune peur de se faire retracer par les autorités judiciaires.
En marge de la propagation du virus, le gouvernement, par le biais de son premier ministre, Jouthe Joseph a annoncé le mercredi 15 avril dernier lors d’une conférence de presse, la réouverture des activités dans les usines de sous-traitances, dès ce lundi 20 avril. Une décision qui défraie la chronique dans l’opinion publique. Pour plus d’un, le pays n’a pas de dirigeants.
Il est tout simplement abandonné aux mains d’un groupe d’amateurs qui se font briller par leur crétinisme politique et leur incapacité d’agir en toute rationalité. Si le dépistage des deux premiers cas de Covid-19 ont contraint les autorités de l’Etat d’interdire majoritairement les activités au pays, l’accroissement de la maladie ne semble pas trop les déranger. Sinon, elles n’auraient pas pris la décision de relancer les activités de l’industrie textile qui compte plus de 600,000 employés.
Tenant compte de l’infrastructure des usines de sous-traitance en Haïti et les conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers de ce secteur, le risque de propagation du virus dans un temps record est très élevé inévitablement. L’Etat haïtien au lieu d’endurcir les mesures capables de préserver des vies et limiter les dégâts du virus, cherche de préférence à satisfaire les patrons de ce secteur, qui en grande partie, veulent répondre les demandes de leurs clients dans l’international.
Comment un gouvernement responsable et qui prime les intérêts suprêmes de la Nation au détriment de ses intérêts personnels ou ceux d’un petit groupe peut prendre une pareille décision? Nos autorités n’ont-elles pas en tête un plan pour détruire de façon systématique la population? Quel secteur de la vie nationale se sent préoccupé par cette mesure, et qui peut contraindre l’Etat de faire marche arrière? Peut-être, le ministre des Travaux Publics, Transport et de Communication avait raison lors sa récente intervention dans les médias. Quand il a déclaré qu’il met déjà à disposition du MSPP des matériels nécessaires pour creuser des forces communes afin d’enterrer en grand nombre les personnes qui vont être succombées au Coronavirus dans les jours avenirs.
La Brève Info

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