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Éditorial : Le malheur s’abat sur les enfants d’Haïti

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‘’Timoun jodi granmoun demen‘’. 

Ce groupe de mots très elliptique suspendue aux lèvres volubiles de nos leaders évoque tout le pesant d’or des enfants au sein de la société et l’immensité de la responsabilité qui les attend. Cette phrase devient le refrain par excellence qui sert de masque à l’insouciance des uns et des autres vis-à-vis de la situation de misère aiguë qui pollue la vie de nos enfants. Au vu des sévices qui leur sont infligés et l’insatisfaction voluptueuse de certains droits et privilèges fondamentaux, il est évident de constater qu’ils sont jetés au plus bas niveau de l’échelle sociale. 

 Ces je-m’en-fichistes sont branchés à cette phrase comme à un aspirateur artificiel. Cependant, leurs agissements ne laissent transpirer aucune volonté d’aider ni de rien améliorer.

Entre autres institutions s’inscrivant dans la lutte de la défense des droits et privilèges de l’enfant, L’UNICEF est celle qui préconise une approche orientée vers les services de base, tels que les soins de santé primaires, l’éducation, la nutrition, l’eau et l’assainissement. Bien qu’il est à constater que bon nombre des nôtres embrassent la gangstérisation, la mendicité et la drogue pour assouvir le malheur qui leur rongent.

 Malgré le diagnostic précoce de plus d’un, les enfants D’Haïti vivent depuis des décennies sous le joug d’un malheur qui pèse lourd et qui résulte non seulement de l’insouciance mais aussi de l’incapacité de nos élus à mener à bon port le navire. 

Droit à la Survie

La vie de chaque enfant en Haïti a l’heure actuelle est plus que jamais menacée. Dans les quartiers assiégés par les bandits les enfants meurent et abandonnent l’école.

Dans un pays où 60% et plus de la population est en situation de pauvreté et 25% et plus en situation d’extrême pauvreté, l’accès à une alimentation saine représente un véritable casse-tête. Sans oublier l’incapacité d’avoir un logement décent, les problèmes relatifs à l’habillement et à des soins médicaux. 

Droit au Développement 

Le droit d’être éduqués dans un esprit de paix et de fraternité doit être garanti dans toute société. Chez nous, les enfants ont du mal à chaque nouvelle entrée ou presque à intégrer à temps les salles de classe et à bénéficier du nombre de jours de classe exigé préalablement dans le calendrier scolaire. Cette année encore les deux dates annoncées pour la rentrée n’ont pas été respectées en raison de l’instabilité politique qui prévaut. Du même coup, cette rentrée est dans l’impasse et l’accès à des loisirs ainsi qu’à des activités culturelles ne sont pas envisageables. Les conséquences s’ensuivront.

Droit à la Protection 

Les enfants ont le droit à la protection contre toute forme de négligence, de cruauté et d’exploitation. Notamment les enfants à mobilité réduite et ceux évoluant avec une déficience mentale. Selon les derniers chiffres de L’UNESCO, il n’existe que 23 écoles accueillant des enfants handicapés dans le pays. C’est une catégorie souvent négligée en Haïti. La bonne nouvelle, le Fonds National de l,Éducation (FNE) a alloué un montant de 3,5 millions de gourdes au secteur, pendant la période estivale, en vue d’appuyer des organismes spécialisés dans le domaine éducatif en charge d’enfants et/ou de jeunes handicapés. 

 En outre, la résurgence du Choléra vient de grossir la taille des problèmes frappant de plein fouet les enfants, par dessus tout, le pays dans son ensemble. À l’évidence, aucun secteur de la vie nationale n’est capable de fonctionner comme régulièrement. Pas même une échoppe ni une institution dont son fonctionnement dépend d’une variété de carburant ou d’autre. Au MSPP, les autorités parlent déjà de plus d’une centaine de cas suspects du Choléra et de plusieurs cas de décès dûs à cette maladie hydrique au moment où les routes sont en majorité obstruées et l’eau potable absente ou presque.

Du point de vue de la politique, l’incertitude plane entièrement. La population à travers tout le pays foule régulièrement le macadam depuis plus de trois semaines consécutives, le temps passe et les accords pour une sortie de crise pleuvent. Plus loin, l’activité économique est à l’arrêt depuis déjà quatre semaines de suite. Paralysie totale du transport en commun, les employés des différentes institutions du pays sont au repos les ‘’ madan sara ‘’ sont dans l’inactivité et de nombreuses familles se trouvent dans l’obligation de composer avec la misère et tout ce qui vient avec. D’un autre côté, des enseignants et d’autres professionnels du secteur éducatif s’impatientent à regagner leurs activités respectives et de l’autre bord, des enfants qui restent cloîtrés chez eux dans l’attente d’une rentrée effective à l’école s’exposent à toutes sortes de difficultés.

En Haïti, c’est le rayon du cercle du malheur qui connaît un allongement longitudinal bien que les autorités continuent dans l’entêtement et refusent de toucher la plaie du doigt pour un adoucissement au plus vite de la crise. Cet air de malheur renforcé par les catastrophes naturelles, les troubles politiques, les luttes intestines pour la prise du pouvoir, les exécutions sommaires et l’insécurité généralisée qui bat son plein dans le pays vient de corser davantage l’addition. Finalement, taire cette vérité, n’est-ce pas mentir à nos enfants?

Pierre Jocelyn Junior FORESTAL

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